Découvrir le Kentucky, c’est faire le pari de l’authenticité et de l’histoire. Terre natale d’Abraham Lincoln, théâtre de la plus grande course de chevaux du pays, mais aussi berceau du Bourbon et de la musique « Bluegrass », ce petit Etat a beaucoup à offrir aux amateurs de traditions.

By Stephane Cugnier

 

Jour 1

Depuis 1981, la ville de Bowling Green abrite l’usine d’une des automobiles mythiques des Etats-Unis: la Corvette. Cent trente sept voitures « sur mesure » y sont produites chaque jour. Ce complexe très sécurisé de 93.000m2 se visite sur rendez-vous et permet d’assister à la fabrication de ce véhicule auquel son concepteur, Harley Earl, avait souhaité donner « un nom qui sonne français ». A l’extérieur de l’usine, un musée abrite tous les modèles produits depuis 1953 et retrace l’histoire de ce coupé sport.
 
Le chalet de naissance d’Abraham Lincoln se trouve à Knob Creek.
 
Le centre ville de Paducah a conservé son architecture du XIXe siècle.

A 80 kilomètres plus au Nord, l’histoire industrielle cède le pas à l’histoire politique. A Hodgenville, près d’Elizabethtown, le site de Knob Creek abrite le modeste chalet natal d’Abraham Lincoln. Désormais protégé par un immense mausolée, cette maisonnette et son musée attenant permettent de comprendre la personnalité du futur président.

Quinze kilomètres plus loin, Bardstown constitue la dernière étape idéale de cette journée. Elue l’une des plus belles petites villes d’Amérique, avec sa cathédrale, son musée du Whiskey, celui de la guerre de Sécession ou encore « My Old Kentucky Home », cette ancienne plantation ayant inspirée la chanson folklorique de Stephen Foster. Mais c’est dans la maison du docteur français Henri Chapeze (ancien soldat de Lafayette) rebaptisée « Kentucky Bourbon House » qu’il convient de se détendre, en profitant de cours de cocktails à base de Bourbon, dont le fameux Mint Julep.

Jour 2

Si l’Etat est célèbre pour le « Kentucky Derby » , plus importante course de chevaux du pays ayant lieu chaque année au début du mois de mai à Louisville, l’atout majeur du Kentucky se trouve pourtant… au fond d’un verre. Le whiskey y règne en effet en maître, un comble pour un Etat dont la plupart des comtés ont interdit la consommation d’alcool ! La naissance des distilleries remonte à plusieurs siècles, notamment dans le comté de… Bourbon, baptisé en hommage aux rois de France. On ne parle d’ailleurs plus de whiskey depuis longtemps, mais bel et bien de Bourbon.

Quelle que soit la région de l’Etat, une distillerie ou un musée se trouve à proximité. Des parcours de dégusation sont organisés à travers tout le Kentucky, que ce soit pour découvrir les producteurs les plus importants (Jim Bean, Four Roses, Wild Turkey, etc.) par le biais du « Kentucky Bourbon Trail » ou de des distilleries plus artisanales avec le « Craft Tour » . A Louisville, un « Urban Tour » est également proposé.

Jour 3

A la frontière avec l’Illinois, Paducah est l’une des villes les plus séduisantes de l’Etat. Cité stratégique lors de la guerre de Sécession, elle fut ensuite l’une des plaques tournantes des échanges commerciaux grâce à la navigation fluviale. Celle-ci y est toujours essentielle puisque quatre fleuves s’y rejoignent (Mississippi, Ohio, Cumberland et Tennessee). L’histoire fluviale peut être appréciée au sein du Tour River Discovery Center.

Si Paducah a bénéficié de la navigation pour se développer, les fortes crues l’ont aussi éprouvée. De fait, une muraille de 5m de haut et de 20km de long, dont les ouvertures peuvent être fermées hermétiquement, a été installée pour protéger les berges. Une protection qui est ornée d’une fresque retraçant l’histoire de la ville.

L’architecture de Paducah constitue aussi l’une de ses richesses. Les constructions du XIXe sont préservées et mises en valeur, offrant au centre ville un charme suranné. Plus moderne, mais réservé aux traditions, le musée du Quilt est incontournable. Cette manière de coudre le tissu est mis à l’honneur dans cette institution qui possède la plus importante collection au monde de ce type de créations.

Autre curiosité de la ville, l’Hotel Metropolitan. Durant la ségrégation, celui-ci était le seul à pouvoir accueillir les voyageurs noirs. Ouvert de 1908 à la fin des années 1990, il vit passer BB King, Billie Holiday, Ike et Tina Turner, etc. Des spectacles historiques y sont organisés sur demande.

A visiter également…

    Berea: Un petit village d’artisans (luthier, ébeniste d’art, souffleur de verre, forgeron d’art…) construit autour de l’université à l’architecture victorienne, dont la particularité est d’offrir des études gratuites pour les enfants de familles à faibles revenus.
    Owensboro: Encore confidentielle, la « Bluegrass music » commence à s’imposer sur les terres de la country. Né dans le Kentucky après la Seconde Guerre mondiale, ce style musical trouve ses racines dans la ruralité et la simplicité des instruments. Un musée lui est dédié à Owensboro, où l’on découvre que ce genre musical remonte à un seul homme, Bill Monroe (1911-1996), lequel a passé sa vie à en poser les bases, puis à le faire vivre dans tout le Sud des Etats-Unis. La Bluegrass bénéficiera bientôt d’un centre international de 5000m2 (un projet de 15 millions de dollars), toujours à Owensboro, où se tient également un festival chaque année qui attire 25.000 spectateurs. A noter que la ville organise aussi l’un des plus célèbres festivals de barbecue !
    Dale Hollow State Resort Park: l’un de nombreux parcs naturels de l’Etat, où l’on peut camper, faire du bateau, jouer au golf, se promener à cheval…

À savoir

Avant de partir: Kentucky Tourisme ; Parcs naturels

Hôtels: Auburn Place Hotels & Suites (89$/nuit), à Paducah. Boone Tavern Hotel (150$/nuit), à Berea. Hampton Inn (99$/nuit), à Bardstown.

Déjeuner : Montana Grille (Bowling Green), Moonlite BBQ (Owensboro), dStarnes (Paducah),

Dîner : Cynthia’s (Paducah), Harrison-Smith House (Bardstown), Rivue (Louisville).